Le clivage Est-Ouest
Sabina Bergami, 14 mai, 2016
Oui, les écrits les plus réussis se font dans un état de mal-être, mon mari me l'assène depuis le début. On ne peut pas, on ne doit pas être heureux quand on écrit. On n'écrirait rien de bon. Et pourquoi vivre bien et écrire mauvais quand on peut faire l'inverse?!
Nous sommes dans un "ашкана" (une cantine) qui ressemble au restaurant de chez nous. Une petite cantine où tout le monde entend tout le monde de sorte que l'intimité du dialogue n'existe pas. Donc, arriver et espérer que nous pouvons avoir "la paix" est impossible!!! Où que nous arrivions dans ces lieux publics, nous racontons l'histoire de la marche, de la terre, des 2 ans à pied, du respect entre cultures et de l'unité entre les hommes.
Ça m'amuse ce matin, comme pour plein d'autres matins: nous arrivons en faisant la gueule! Et pourquoi pas faire la gueule? Puisque j'ai appris qu'il faut être malheureux?! Je devine du ton des hommes à l'autre table qu'ils ne sont pas contents. Qu'ils aimeraient entamer le dialogue classique avec un touriste "aimez-vous notre pays...qu'est-ce que vous pensez de nous..."? Mais, non, nous faisons la gueule. Je veux avoir mon intimité, je voudrais crier à tout le monde, je marche pour MOI!!!! J'ai pris la route parce que j'espérais trouver ce que je cherche et crois avoir perdu.
POURQUOI faut-il donner toujours des raisons au coeur de faire ce qui bon lui semble? Pourquoi trouver des justifications à notre comportement? Et si c'était tout simplement pour Soi? Je m'accorde le droit de faire quelque chose que je ne dois pas justifier en permanence. Je suis BIEN comme ça et je veux le rester. Une petite voix me dit surnoisement "oui, mais tu trahis ton but, tu trahis ton objectif...". Je pense que mon objectif ne se perdra pas si je suis MOI. Il sera d'autant plus puissant.
Oui, l'Est et l'Ouest! Deux pôles! Trouver des points communs demande beaucoup de bonne volonté et beaucoup d'expériences à vivre. Mais surtout ça demande de rester soi-même dans les moments clef.