Neuf aux chemins du monde
Jérôme Bergami, 03 mai, 2015
Mon orgueil est fort.
Et bravant les éléments véhéments, je souhaite qu'il s'y brise. Les folles bourrasques, les fouets de la pluie, pour quelle raison leur faire front si ce n'est pour qu'ils changent au bout quelque chose en soi ?Nul ne peut se sentir supérieur aux ééements - feux du monde - mais tous nous pouvons attendre d'eux qu'ils nous enseignent nos limites. En nous ployant. En nous faisant mettre genou à terre.
J'ai aimé le combat ce matin
- face a face avec la nature qui ne triche pas. Je me suis bien battu et honorablement, parvenu ausommet de la colline, j'ai reconnu la force - non l'adversaire - , la force supérieure qui est depuis mon départ le vecteur d'alchimie de ce chemin de marche. On pourrait dire : rien ne sert de courir, il faut changer à point. Aller en plein vent, en plein froid, sous pleine pluie, suer sous le dard du soleil fera que mon orgueil se muera en une respiration plus juste. L'orgueil n'est pas foncièrement mauvais : il est à corriger afin de profiter de la formidable énergie qu'il contient. Ce matin, j'ai discerné mes alliés. A la prochaine occasion, je redoublerai de hurlements.
Ô Eléments
Concassez le méchant
Qui implore
Faut-il comme Sıddharta
Souffrir mille maux dans son corps Pour atteindre à
L 'émerveillement
Ô Eléments
Brisez-moi
Faites que de celui
Qui choit
Que de l'esclave se libère
Un Christ en dénuement
Ô Eléments
Concevez la misère d'orgueil
Elle mine mon âme
Faites-en le feu bienveillant
Le bon accueil
Afin que j'aille neuf
Aux chemins du monde