Nordooz
Jérôme Bergami, Aug 14, 2015
Combien la nuit aimait l'oasis de Nordooz
D'où émergeait la tour du vieil emamzadet;
Hugo flottait dans l'air, la nuit songeait à "Booz
Endormi", à ces vers qu'elle se répétait :
"Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident et Ruth se demandait,
Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles,
Quel Dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles."*
Hayastan s'effaçait par-delà l'Agarak,
Ce beau fleuve frangé d'un sinueux couloir
De barbelés. Pourquoi la peur à chaque
Extrêmité du pont ? Dieu parle dans le noir.
Mais la nuit embrassait la profonde oasis
Dont le souffle bruissait au-dessus de l'eau calme.
Paix sur le village - Père, chérit tes fils -
L'Iran va nous conter la mystérieuse trame.
* Victor Hugo, "Booz endormi"